Description
Récupération végétal, déchets , autres puis transformation
Céramique, terre, porcelaine,
résine, bois, tissues, tout matériaux
sculptures éphémère et autres
Autodidacte
Gilbert est une déracinée. Son nom d’artiste, qui est aussi son nom de famille, est non-genré. Il dit ceci, il dit cela. Mais qui est vraiment Gilbert ?
De ses origines belges et sa jeunesse australienne, sa personnalité a germé dans le terreau des cultures francophone et anglophone. Un pied à chaque pôle du globe terrestre, elle a développé une perception globale des enjeux de l’évolution du monde contemporain, entre la fatuité des apparences sociales et l’impérieux défi environnemental. A la recherche d’un positionnement, d’un équilibre au cœur de cette dualité, elle se détermine aujourd’hui en tant qu’artiste et puise dans son parcours la matière de ses réflexions.
Car en effet, sa propre histoire est fortement liée à l’univers de la mode féminine. D’abord modèle pour photographe sur l’île-continent, elle met à profit sa formation en sérigraphie sur textiles, effectuée à l’East Sydney Technical College, et démarre la marque "Lipstik" en 1984 avec des vêtements imprimés et peints à la main. Elle innove en commercialisant « le fluo » à la même époque sur le territoire, puis elle lance la première agence de mannequin de Calédonie. Elle ouvre rapidement sa boutique de prêt-à-porter à Nouméa, et elle possède désormais plus de 35 ans d’expérience dans le domaine de la mode, dont 4 à Paris.
En l’espèce, s’il faut surprendre et se démarquer, il importe aussi de rassurer. Cet aspect du maniérisme populaire, entre originalité et convenances esthétiques, porte en lui les germes du besoin d’introspection qui fleurit dans l’esprit de Gilbert. Parlant d’images, le juste est-il constant ? Sont-ce les regardeurs qui font le tableau ? Comment les formes prennent-elles forme, la nature des choses doit-elle quelque chose à la nature ?
Dès que possible, elle fréquente des ateliers d’art et s’inscrit à des cours et dans des stages à l’étranger pour apprendre à travailler le bronze, le bois, le plâtre, la céramique, la terre… Gilbert creuse ce sillon dans lequel elle récolte bientôt ses premières œuvres. Ses réalisations sont aux antipodes (encore) de sa vie professionnelle. Il est question ici de récupération végétale, de déchets organiques. Ces compositions mûrissent avec élégance sur des branches, des lianes ou des racines. Elles tissent dans l’espace des liens vers la frange du monde visible, elles cherchent la lumière, elles sont l’écho des réponses qui viennent.
Mais cette planète, qui livre les matériaux dont l’artiste se sert pour créer, témoigne de plus en plus de sa souffrance. Le temps est compté. Les catastrophes naturelles s’amplifient, la pollution se répand inexorablement. Et Gilbert doute. Elle se met en colère. C’est aussi le sens de certaines de ses sculptures et collages, qui font références à la terre brulée et à la pandémie de coronavirus.
Nous venons tous de quelque part. Mais nous sommes ce que nous faisons. A ce titre, nous sommes tous des déracinés.
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